Hey brother There's an endless road to rediscover/ HAZEL

Mon frère est sorti de prison il y a quelques semaines et je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir réellement. Le jour où il est sorti je n’ai pas pu aller le chercher. C’est Jordan qui s’en est chargé, mais je suis content qu’il ait été enfin innocenté. Il sait que j’ai une fille, mais je n’ai pas eu encore le courage de lui dire que j’avais déménagé et que ma femme était partie, qu’elle m’avait trompée. Je ne peux pas lui dire ça parce que je le vis tellement mal. Je n’ai pas envie d’en parler. Je ne l’ai toujours pas accepté, mais je me suis décidé à aller le voir. Il est tard, mais j’imagine qu’il n’est pas couché. Il avait tendance à être un bon vivant avant son incarcération alors j’imagine qu’il ne va pas me fermer la porte au nez. Je n’ai pas envie de le laisser tout seul et il sait qu’on a toujours été là, même si je n’ai pas été souvent présent réellement. J’ai souvent pensé à lui. Je frappe à la porte et j’attends qu’il vienne m’ouvrir avant de lui dire :

« Salut vieux. J’ai amené de la bière. »

Je lui montre les deux grandes bouteilles de bière. Une façon de lui montrer que je suis là de manière bienveillante pour rattraper le temps perdu, même si je dois lui parler de choses sérieuses. Ont peut prendre un verre avant de se retrouver à balancer ce qu’on a sur le cœur et peut-être même qu’on ne le fera pas parce que je suis un dégonflé. Je le sais bien.

« Je me disais qu’on pouvait passer la soirée ensemble. »

Je lui précise au cas ou il penserait que je viens juste pour l’apéro. J’ai besoin de compagnie aussi.

Cela faisait quelques semaines maintenant qu'il était sorti de prison et qu'il avait repris goût à la liberté. L'effet que ça faisait était... immédiat. Il avait l'impression de se réveiller d'un long sommeil, comme si tout ce qui lui était arrivé étant enfermé n'avait été qu'un lourd cauchemar. Les premiers jours avaient été difficiles. Il avait fallu affronter la foule de journaliste et leur harcèlement perpétuel, mais aussi le regard des gens, dont ceux qui le pensaient encore coupable. Il avait vraiment l'apparence d'un taulard comme ça, il le savait et d'une certaine manière, il s'en amusait.
A présent, il faisait face à la réalité. Il n'avait même pas osé chercher du travail puisqu'il savait qu'il ferait face à plusieurs refus. Alors quitte à faire, il ouvrirait son buisness. Il savait qu'il pouvait compter sur ses fans pour le faire marcher, il avait déjà une clientèle de prévue et il en était fier. Il fallait seulement trouver le lieu, remplir des tas de papiers, et le compte sera bon. Il pourra ouvrir son salon de tatouage en toute légalité. En attendant, il s'était remis à s’entraîner à tatouer chez lui avec de l'encre qu'il avait acheté ainsi que des aiguilles et tout le bazar. Il avait repris un grand plaisir au tatouage, ça lui avait manqué, il en avait plus fait depuis des années. D'ailleurs, il passait ses journées à ça, quand il ne chassait pas avec son chien, son fusil et Céline dans les oreilles.

Ce soir là, il s'était octroyé une pause. Il s'était laissé tomber devant un programme de télévision, n'importe lequel pourvu qu'il s'endorme devant comme un vieux papy. Il avait envie de rien sauf du repos. C'était ça son réel bonheur pour le moment. Mais avant qu'il ait piqué du nez, il entendit quelqu'un frapper à sa porte. Il sursauta tant il ne s'était pas attendu à de la visite ce soir et se demanda qui ça pouvait bien être. Les journalistes étaient partis depuis des jours déjà, et à moins qu'il s'agisse d'un fan ou d'un voisin égaré, il n'avait nulle idée de qui ça pouvait bien être. Il s'approcha avec méfiance de la porte, attendit quelques secondes, puis l'ouvrit, un peu hésitant. Finalement, il aperçut la tête de son frère Naël derrière et il ferma les yeux de soulagement. Il s'était attendu à refermer la porte brusquement devant quelqu'un qui viendrait l'emmerder, mais ça n'était que Naël.

"Salut vieux. J’ai amené de la bière."
- Fort bien, j'en avais plus.

Puis son frère lui dit qu'il avait pensé à passer la soirée ensemble. Hazel se gratouilla la tête, un peu hésitant, puis :

"Mmm. Allez, entre gamin, j'ai rien d'autre de prévu de toute façon."

Et puis au moins, il ne s'endormirait pas comme une merde devant sa télévision. Il s'écarte du chemin pour le laisser entrer et referma la porte après son passage. Hazel se dirigea ensuite vers le salon où son chien se leva à la vue de Naël mais Hazel lui ordonna de rester coucher.

"Alors p'tit frère, qu'est ce que tu racontes? J'ai pas eu l'occasion de te voir depuis ma sortie si je ne m'abuse..." dit Hazel en réfléchissant.
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