hey Brother /Gus

C'était vrai, Thomas ne lui criait jamais dessus. Angus hocha donc simplement la tête sur les côtés, serrant davantage sa peluche tout contre lui.
"Mais ça me stresse quand je t'entends crier sur les autres, grand-frère." avoua-t-il ensuite simplement. Enfin, stresser n'était pas le mot juste, puisqu'en vérité, on ne pouvait pas ébranler Gus plus de quelques minutes d'affilée. Et c'était bien le problème, il était incapable de nommer les choses avec leur vrai nom, de parler de ses ressentis de façon exclusive et précise.
"Puis, ils sont gentils à l'école. Il ne faut pas s'énerver, c'est pas leur faute." ajouta-t-il ensuite, souhaitant protéger ceux qui partageaient son quotidien, qui l'aidaient à apprendre, qui l'aidaient à grandir. Il était heureux d'aller à l'école et de pouvoir se développer, même si, certainement, il était loin du niveau d'un adolescent de son âge. Mais cela, ce n'était pas la faute de personne, au fond, et personne ne pouvait se montrer rancunier envers quiconque à ce sujet.
Finalement, Gus décida de parler de sa journée et des activités qu'ils avaient fait dans la classe. Entre les cours d'anglais, d'histoire, de maths, etc.. ils avaient quelques activités plus ludiques, qui sollicitaient les membres, l'imagination et la créativité.

"Oui, c'était génial!" s'exclama le petit blondinet, tout sourire. "Je t'ai fait un dessin aussi, pendant la pause. Tu veux voir?" demanda-t-il simplement, alors qu'il ouvrait déjà son sac à doc, posé sur ses genoux, sans attendre la réponse de son frère.

Je m’en veux de l’avoir stresser, ce n’était pas le but du tout, mais je n’arrive pas à me contrôler quand il s’agit de mon petit frère. Je tiens à lui, même si on ne s’en aperçoit pas forcément aux premiers abords. Je ne suis pas très démonstratif. Il ne le comprend pas toujours et je m’en veux souvent d’être comme je suis.

« Je suis désolé, je ferais attention. Promis. »

Je dis souvent ça, mais je fais vraiment des efforts pour lui. Je ne veux pas qu’il se sente mal à l’aise. Je n’aime pas qu’il soit mal à cause de moi. Il est tellement naïf, mais attendrissant quand il me dit que ce n’était pas de leur faute, si ça l’est, mais il ne le comprend pas. Je pose ma main sur son épaule et lui répond :

« Ils ont été négligeant, je sais que tu ne comprends pas, mais tu n’es pas responsable c’est leur travail de veiller sur toi quand je ne suis pas là. »

Je ne suis pas sur qu’il comprenne plus, mais peu importe, je lui explique toujours comme je peux, en essayant de ne pas être trop technique. Je le vois changer de regard et sourire quand il me parle de ses dessins, c’est fou comme il peut changer d’humeur d’un seul coup. Je n’ai pas vraiment le temps de lui répondre qu’il ouvre déjà son sac pour me montrer.

« On arrive bientôt à la maison, tu as faim ? »

C’est l’heure du gouter, je pourrais aller lui chercher quelque chose à la boulangerie avant de rentrer. Ca m’arrive souvent de le faire, parce que je sais qu’il aime ça et puis moi aussi je dois dire et notre mère aime bien aussi qu’on pense à elle, en bref je ferais plaisir à tout le monde et c’est tout ce qui importe, la famille est ce qui a de plus important à mes yeux. Je ne peux rien leur refuser.