[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Merlin & César ⊹ « Ecoute-moi petit, tu vas te ressaisir et m’interroger ce gars, d’accord ? » Les mots de César étaient secs et fermes, ne laissant aucune autre porte de sortie. Encore une nouvelle recrue au sein de la police qui n’avait clairement pas les épaules pour le poste. Peu de gens étaient réellement prêts à devenir flic, on ne s’improvisait pas policier. Ce gamin n’avait que 25 ans, il ne connaissait rien de la vie alors à quoi bon ? Néanmoins, il ne manquait pas de motivation, rien de choquant pour quelqu’un d’aussi jeune qui ne faisait que de débuter. Il n’était pas encore usé comme l’était l’hispanique. Sa vision avait évolué depuis lors, mais pas sa détermination. Rien ne pouvait l’ébranler, encore plus depuis la disparition de son fils. Il se devait de tenir bon afin de lui rendre hommage. Abandonner la ville reviendrait à l’abandonner lui. Une chose impensable pour le père au cœur brisé. Depuis lors, l’homme ne faisait que de survivre, son humanité s’effaçant un peu plus chaque année. Son ex-femme n’avait pu rester, elle était partie de la ville pour refaire sa vie. Comment pouvait-on tourner la page alors que l’on ignorait si son enfant était en vie ? Aucun deuil n’était possible tant que l’affaire n’était pas réglée. Chercher du sens devenait alors nécessaire pour le lieutenant. Sans ça, il ne tiendrait pas et ne parviendrait pas à se lever tous les matins.
Le gamin obéissait et retournait interroger un suspect retrouvé bourré avec une voiture volée hier soir. Ce dernier n’était pas bien bavard, mais il suffisait de se montrer persuasif pour qu’il daigne parler. Valait mieux pour lui que César ne s’en mêle pas. Très souvent, ses poings s’avéraient très convaincants. S’asseyant à son bureau, le voilà parti pour des heures de paperasse, un vrai déplaisir pour l’espagnol qui préférait le terrain. Comment le commissaire pouvait passer des journées entières dans son bureau ? Pour sûr que son salaire n’était pas le même. L’argent ne faisait pas tout. César avait déjà une vie de merde, alors autant ne pas en rajouter avec un boulot tout aussi merdique. Une fois les papiers remplis, il se levait pour partir en ronde avec son binôme. Dans la voiture banalisée, les deux flics s’adonnaient à des conversations bien graveleuses, entre rires et blagues. Les deux hommes travaillent ensemble depuis des années, cette complicité servait énormément lors de phases d’actions. La nuit était tombée depuis quelques heures, la ville s’endormait doucement pour laisser place à une population bien différente. Les rues devenaient plus dangereuses, les crimes se déroulaient très souvent dans ces heures.
D’un signe de la main, il invitait son collègue à ralentir un peu. Ses yeux scrutaient une silhouette familière se dessiner dans l’ombre. Il ne fallut que quelques minutes pour comprendre de qui il s’agissait. Ni une ni deux, César descendit du véhicule, approchant à pas pressés pour alpaguer l’adolescent, le rejeton du shérif. « Gamin, qu’est-ce-que tu fais ici à cette heure-ci ? » Les sourcils froncés, il ne pouvait s’empêcher de faire preuve d’une telle dureté, car la sécurité, c’était un sujet sérieux. « Je te ramène chez toi. Pas de négociation possible. »
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